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Prix d’un appel local
Prix d’un appel local

La retraite vous paraît loin ? Trop loin ? Vous avez la possibilité de gagner un peu de temps en rachetant des trimestres. Mais attention, ce dispositif n’est possible qu’à certaines conditions.

 

Patrick a 58 ans. Théoriquement, il devrait partir à la retraite après avoir cotisé 165 trimestres. C’est-à-dire pour lui en juin 2016. Mais il quittera la vie active un peu plus tôt que prévu : « J’ai décidé de payer le droit de partir plus tôt à taux plein, témoigne ce comptable. C’est-à-dire que j’ai racheté des trimestres, comme on dit, huit trimestres correspondant à une partie de mes années d’études supérieures. »
Depuis la loi Fillon de 2003 et la mise en place du dispositif « versement pour la retraite », si vous avez entre 20 et 66 ans, il vous est possible d’améliorer vos droits à la retraite en échange d’argent sonnant et trébuchant. Mais attention, cela ne peut se faire qu’à des conditions bien définies. Ainsi, douze trimestres au maximum peuvent être rachetés. Et ils doivent correspondre soit à des années d’études supérieures(1), soit à des années dites « incomplètes », c’est-à-dire des années pendant lesquelles vous avez cotisé moins de quatre trimestres.
Mais lorsque Patrick a commencé à envisager ce rachat, il s’est heurté à la complexité du système. « Quand j’ai voulu faire une simulation pour savoir si j’avais intérêt à me lancer, j’ai découvert qu’il y avait plusieurs options possibles », se souvient-il. Il en existe deux : vous rachetez des trimestres soit au titre du « taux seul », soit au titre des « taux et augmentation de la durée d’assurance ».

 

Un effort financier

« Dans le premier cas de figure, il s’agit uniquement de réussir à obtenir une retraite à taux plein et d’éviter une décote, indique-t-on à la Caisse nationale d’assurance vieillesse (Cnav). Dans le second, non seulement vous rachetez des trimestres manquants pour un taux plein, mais en plus, vous allongez la durée de cotisation pour augmenter la pension que vous allez percevoir. »
« J’ai choisi la seconde option, précise Patrick. Je me suis dit que, quitte à faire un effort financier, il valait mieux le faire complètement, que cela vaille le coup. » Evidemment, ce rachat « complet » a un coût supplémentaire.
Impossible de chiffrer de façon générale le prix d’un trimestre racheté. En effet, cela dépend de plusieurs paramètres. Tout d’abord, votre âge aura une incidence : plus vous êtes jeune, moins le trimestre racheté vous coûtera. Votre revenu – la moyenne des trois dernières années – sera également pris en compte : plus vous avez gagné, plus vous paierez.

Etudiez toutes les possibilités

« Ne prenez pas de décision avant d’avoir effectué des calculs détaillés ! », insiste la Cnav. Par exemple, en choisissant l’option « taux seul », pour un revenu brut annuel de 36 000 euros, une personne née en 1982 devra actuellement débourser 1 979 euros par trimestre racheté, contre 3 840 euros pour quelqu’un né en 1958 et 4 273 euros pour un natif de 1952. N’hésitez pas à vous rapprocher de votre caisse d’assurance vieillesse pour obtenir de l’aide.
Pensez également à étudier toutes les possibilités, notamment en calculant combien l’argent que vous comptez investir dans le rachat de vos trimestres pourrait vous rapporter en le plaçant sur un plan d’épargne retraite populaire (Perp) ou dans une assurance-vie par exemple.
Enfin, si vous optez pour le rachat de trimestres, sachez que les sommes que vous aurez versées seront déductibles de votre revenu imposable.

Virginie Plaut

(1) Les études doivent avoir été accomplies dans des établissements d’enseignement supérieur, des écoles techniques supérieures, des grandes écoles ou des classes préparatoires.