Prix d’un appel local

Le fonctionnement des contrats d’assurance sur la vie suscite toujours des questions voire des incompréhensions. La conclusion est souvent la même : c’est l’assureur qui est toujours gagnant. Et si ce n’était pas si simple ?

Les enquêtes sur les contrats obsèques réalisées par des magazines de consommateurs, dénoncent le fait que le cumul des cotisations ou des primes versées par l’assuré, dépasse le montant du capital assuré. À première vue, cela peut paraitre incongru. Mais à y regarder de plus près, et au risque de heurter, c’est tout à fait normal. Ne poussez pas si vite des cris d’orfraie et analysons, si vous le voulez bien, le fonctionnement d’un contrat d’assurance sur la vie, dont font partie les contrats obsèques. Tout contrat d’assurance garantit un aléa. Dans le cas qui nous préoccupe, cet aléa n’est pas le décès puisque nous restons mortels malgré les efforts de la médecine, mais la date de sa survenance.

Question aléa…

Celle-ci est déterminée statistiquement par les tables de mortalité. Ainsi, pour verser un capital de 1000 € lors du décès d’un assuré, l’organisme d’assurance va lui établir un tarif qui sera fonction de sa probabilité de vie, et des produits financiers que les cotisations versées au fil du temps, vont générer. Le but de cette opération est qu’au jour statistiquement probable du décès, l’assureur dispose de la totalité de la somme qu’il devra reverser aux bénéficiaires du défunt. Mais comme me disait dernièrement l’arrière-petit-fils du notaire de Jeanne Calment, l’Homme aime se moquer des statistiques en ne suivant pas les prévisions des mathématiciens. Et si vous voulez mon avis, c’est très bien ainsi.

La Faucheuse prend parfois des libertés !

Les décès surviennent en très grande partie à l’âge probable, mais il arrive que des personnes décèdent plus jeune que l’âge prévisible, et c’est triste. Alors que d’autres passeront de vie à trépas à un âge supérieur à celui auquel il aurait dû survenir. Et on ne peut que s’en réjouir. Et notre assureur dans tout ça, que fait-il ? Et bien il paiera les 1000 € quelle que soit la date du décès. Et comme il ne peut pas battre monnaie, il prendra dans ses réserves les sommes dues pour les décès prématurés, qu’il renflouera avec les excédents de cotisations des décès tardifs. Ce fonctionnement expliqué grossièrement, est amplifié à l’heure actuelle par le faible rendement des actifs financiers qui n’abondent pas suffisamment les réserves constituées. Quelle conclusion tirer de cela ? S’empresser de mourir après avoir contracté l’assurance ? Sur le plan financier c’est un très bon calcul. Dommage, vous n’en profiterez pas. Personnellement, et si c’est possible, je préfèrerais payer plus longtemps !

Les tables de mortalité en deux mots…

La table de mortalité est une table donnant, pour chaque âge, la probabilité annuelle de décès d’un individu. Elle est établie selon des données statistiques. En 2019, l’INSEE a dénombré 612000 décès en France contre 610000 en 2018 (source INSEE). Ces décès sont recensés par âge, par sexe, par catégorie socio-professionnelle. Cette comptabilisation est réalisée sur plusieurs années pour éliminer ou lisser les évènements conjoncturels (épidémie, conditions météorologiques, évènements exceptionnels, etc.). De par sa connaissance du risque décès, Mutac a créé sa propre table de mortalité qui est certifiée et renouvelée chaque 5 ans. Plus proche de la réalité que la table officielle, elle est plus favorable à l’adhérent. Pour aller plus loin sur les tables de mortalité : https://www.insee.fr/fr/statistiques/3311422?sommaire=3311425