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Prix d’un appel local
Prix d’un appel local

L’assurance vie constitue le placement préféré des Français. Pourtant, en période de crise ou de taux bas, certains s’en détournent au point d’avoir une collecte inférieure aux retraits. Alors crise passagère ou remise en cause durable des contrats d’assurance vie ?

La presse s’est fait l’écho à plusieurs reprises, des conséquences de la période de taux bas, sur les contrats d’assurance vie. Qu’en est-il réellement ? Pour répondre à cette question, il faut d’abord distinguer les contrats d’assurance vie en euros, dont il est question ici, de ceux en unités de comptes. Il faut ensuite connaître le fonctionnement d’un contrat d’assurance vie. De façon un peu grossière, on peut faire un parallèle avec les livrets d’épargne bancaires : l’assuré dépose une somme sur son contrat, à charge pour l’assureur de la garantir et de la faire fructifier. Pour se faire, l’organisme d’assurance place sur des périodes longues, les sommes récoltées sur les marchés financiers, en respectant les règles de prudence édictées par la règlementation.

L’importance des marchés financiers

Ces investissements sont effectués majoritairement sur des supports obligataires sûrs, d’une durée allant de 4 à 25 ans, émis par les états ou les entreprises. La rémunération qui correspond au risque pris par l’investisseur, est liée à la notation de l’émetteur (de non noté à triple A), qui est censée refléter son risque de défaut. Mais les marchés financiers reflètent la santé d’une économie, qui aujourd’hui est totalement mondialisée. Donc l’émetteur fixe la rémunération de son titre en fonction de l’attractivité de son secteur d’activité, de la notation de son entreprise ou du pays s’il s’agit d’un état, et du contexte financier. Ainsi, à l’heure où sont écrites ces lignes (juillet 2020), la France et l’Allemagne, pour ne citer que ces deux pays, empruntent sur les marchés financiers à taux négatif. Pour 100 € empruntés, ils ne rembourseront que 99,5 € environ. Ce contexte de taux bas pénalise les rendements de l’assurance vie comme tous les autres placements. Ainsi, le taux du Livret A, a vu sa formule de calcul changer le 15 janvier dernier, et un minimum a été fixé à 0,50% (taux actuel), car l’application stricte de cette formule aurait donné un taux inférieur. En assurance vie, la règle est la redistribution aux assurés de 85% des résultats financiers réalisés. Pour gérer ces contrats, l’organisme d’assurance vie prélève des frais appelés frais sur encours qui vont de 0,10% à 1% de l’épargne gérée. Les intérêts réalisés sont assujettis aux prélèvements sociaux (CSG, CRDS, CSS) au taux de 17,5%.

A qui profite le risque ?

En période de taux bas, l’assureur et l’assurés sont tous les deux pénalisés. Le premier car ces faibles rendements peuvent altérer le financement des frais sur encours, ou l’obliger à prendre sur ses fonds propres pour garantir le capital souscrit, le deuxième car son épargne peut perdre en pouvoir d’achat si l’inflation est supérieure au rendement réalisé. En assurance obsèques où l’inflation est supérieure à l’inflation générale, cela peut conduire, sans mesures de prévention, à un capital constitué inférieur à la facture. Pour pallier les risques d’un environnement de taux bas, les organismes d’assurance ont créé les assurances en unités de comptes (UC), appelés aussi contrats multisupports. Dans ces formules, les sommes déposées ne sont pas garanties. Seul l’assuré, qui choisit le type de gestion plus ou moins risquée associée, prend le risque de ne pas retrouver son investissement. Les performances financières sont beaucoup plus volatiles à la hausse comme à la baisse.